Se protéger pour faire l’amour

J’ai identifié deux éléments qui me semblent clés dans la sécurité sexuelle :

1-La confiance réciproque

2-S’assurer que les partenaires ont des intentions qui sont en accord

 

Il est important pour les partenaires de toujours avoir communiqué en amont d’un rapport aux sujets de la santé, des intentions, du consentement et du choix de contraception.

C’est toujours avant qu’il faut y penser.

 

La communication, le respect et la confiance sont indispensables pour entrer en intimité avec quelqu’un.

 

La confiance prend nécessairement du temps à se construire et peut disparaître en une seconde.

Pour être en sécurité, il est important de s’assurer qu’elle est toujours présente à chaque rapport.

 

Le sexe en sécurité est possible seulement avec de la confiance.

Pour moi, la confiance devrait être la condition de base pour qu’un rapport, même protégé par un préservatif, puisse avoir lieu.

 

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Le préservatif est simplement un outil

Il est important de garder en tête que le préservatif est simplement un outil.

Avoir un rapport sexuel, même avec un préservatif, nécessite de la confiance réciproque et d’avoir des intentions en accord.

Il est important d’être sûr de l’intention du partenaire de souhaiter l’utiliser et de son honnêteté à faire en sorte qu’il reste en place pendant toute la durée du rapport.

Notre consentement à avoir un rapport avec autrui peut dépendre de ce point. Il est à respecter.

 

Les tests sont simplement une image d’un instant passé

Le résultat d’un test donne comme « une photo/un arrêt sur image dans le temps » de notre bilan d’il y a 6 semaines à 3 mois selon les IST.

Il représente la situation d’il y a 6 semaines (ou 3 mois).

La situation actuelle peut tout à fait être différente.

C’est une information importante à prendre en compte pour se protéger et protéger son partenaire.

 

 

Il faut comprendre que les tests nous donnent simplement une information.

Là encore « la confiance réciproque » et « les intentions en accord » sont les réels éléments de sécurité.

 

 

Comprendre les modes de transmission des IST pour s’en protéger correctement et efficacement

Utiliser le préservatif (et même quand il est utilisé correctement et qu’il fonctionne) comme alternative en attendant le délai de 6 semaines pour faire des tests, expose tout de même les partenaires à quasiment toutes les IST.

Voir les tableaux ci-dessous.

tableau transmission IST

délais tests IST

*J’ai rajouté au crayon les temps d’attente pour être en mesure de détecter les IST (infections sexuellement transmissibles) en question.

 

Certaines des IST sont bénignes et se soignent bien si elles sont découvertes rapidement.

La plupart des IST que l’on peut transmettre par caresses sexuelles présentent des risques d’endommager la fertilité, si elles sont découvertes tardivement.

 

Informations pratiques au sujet des CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic)

-Les plus : ils sont spécialisés sur la question.

Normalement, ils penseront à tester chacune des IST sans en oublier. Ils sont aussi au courant des délais pour que les tests puissent avoir un sens, et ils prendront le temps de vous poser certaines questions pour s’assurer que les tests qu’ils vous font passer soient cohérents et avec les bons délais.

Ils sont aussi là pour vous écouter, répondre à vos questions et vous informer.

-Les moins : Il faut parfois plusieurs semaines pour avoir un RDV.

 

 

Être responsable en cas d’IST confirmée

Que ce soit au sujet de la sécurité affective ou physique, chacun a à prendre sa part de responsabilité dans une relation.

Se protéger et protéger l’autre, c’est aussi en parler dans le cas où l’un des partenaires sait qu’il a une ou plusieurs IST.

 

 

Il existe des traitements pour de nombreuses IST.

Et, il y a des tas de façons d’avoir tout de même une sexualité et des rapports érotiques de manière sécuritaire.

Aussi, selon moi : la sexualité ne nécessite pas forcément qu’il y ait échange de fluides et pénétration systématique.

 

Le livre « The complete guide to safer sex » donne plein d’idées créatives à ce sujet.

Il est cependant en anglais.

Je n’ai pas trouvé grand-chose sur le sujet, dans la littérature française.

 

guide sexe en sécurité

The complete guide to safer sex

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6 semaines pour entrer en intimité, c’est long et court à la fois…

Le délai de 6 semaines, en plus de permettre de connaître l’état de santé de chacun, laisse aussi le temps de se connaître et de voir si la confiance est là.

Le contexte est aussi à prendre en compte, pour savoir si les intentions des partenaires sont en accord. Être d’accord sur le type de relation souhaité (durée, exclusivité…) avec l’autre entre en compte tant dans la sécurité sexuelle qu’affective.

Souvent je repense à l’idée que le corps et l’esprit sont liés.

Quand il y a une sécurité affective, de la communication, il y a des chances que la sécurité sexuelle soit présente aussi et vice versa.

 

Les questions de santé 

Votre processus vital est-il respecté dans le rapport souhaité ?

Quelle importance a ce rapport souhaité pour vous ?

 

La pénétration/l’échange de fluides sont-ils nécessaires pour le but à atteindre ?

Quel est-il ? Prendre du plaisir ? Entrer en connexion avec l’autre ? Partager de la joie ? Donner de l’amour ? Donner la vie ?

 

 

Les questions de contraception

Quels moyens de contraception vont être utilisés ?

De quel niveau de fiabilité concernant la contraception avez-vous besoin ?

Une grossesse est-elle envisageable ?

 

 

Selon moi, l’avortement est une chose qui se doit de rester différente des moyens de contraception.

Ce que j’appelle moyens de contraception, c’est une sécurité mise en place en amont.

 

Pour moi, l’amplitude d’incertitudes concernant la contraception peut augmenter seulement si le degré d’acceptabilité d’une grossesse dans la relation augmente lui aussi.

 

Si le degré d’acceptabilité d’une grossesse est nul, la contraception choisie doit être la plus efficace possible.

 

Les questions de l’envisageablilité de l’avortement, tout comme celle de l’envisageabilité d’une grossesse sont très compliquées, car de nombreux facteurs peuvent changer le moment venu (notamment hormonal et instinctif) et que chaque situation est unique.

Il y a plusieurs possibilités :

-Pouvoir promettre l’avortement ou le maintien d’une grossesse imprévue.

-Ou bien, se poser la question de l’envisageabilité du rapport vaginal tout court.

 

 

Sur ces questions, s’assurer que les partenaires ont des intentions qui sont en accord est crucial.

 

 

-Il existe des moyens de contraception « mécaniques » : préservatifs, pilules, stérilet, par exemple.

-Et des moyens de contraception « logiques » : par exemple, avoir des rapports vaginaux uniquement sur certaines périodes. Et un autre type de sexualité pendant les moments de fertilité.

Les marges à prendre dépendent aussi du degré d’acceptabilité d’une grossesse.

 

Il est possible de combiner plusieurs moyens de contraception.

Le préservatif peut être une sécurité supplémentaire à d’autres contraceptions mécaniques et logiques.

 

Une question aussi à se poser dans le cas d’une contraception logique, est le degré d’expérience et de connaissance de son corps de la partenaire féminine.

Et du degré d’implication souhaité du partenaire masculin à suivre le cycle de sa partenaire féminine.

Et toujours, la question de la confiance.

 

 

Les questions à aborder pour vraiment pouvoir entrer en intimité en sécurité avec quelqu’un sont complexes et soulèvent des sujets très importants.

Ce sont des questions qui nécessitent du temps de réflexion. Et même pour pouvoir y répondre déjà à soi-même.

6 semaines, c’est long et court à la fois.

 

 

6 semaines peuvent aussi être vues comme un délai qui laisse le temps aux partenaires en fin de relation de s’assurer de leurs choix de s’arrêter là.

Cela peut aussi être un temps à s’accorder à soi-même pour clôturer une histoire. Et pouvoir repartir sur des bases saines.

6 semaines, c’est long et court à la fois.

 

 

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Prendre l’habitude de se tester en fin de relation 

Lorsque je termine une relation, je reprends rendez-vous au CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic).

Pour la date, je calcule mon dernier rapport (tout échange de fluides et caresses sexuelles comprises) + 6 semaines. (À savoir : Pour certaines personnes et notamment en cas de prise de drogues le délai peut passer à 3 mois pour le test de l’hépatite C).

 

Je fais mes tests pour ma propre sécurité et celle de mon prochain partenaire.

J’attends d’avoir les résultats et un partenaire avec qui la confiance est partagée avant d’avoir un prochain rapport.

(Avec un peu d’imagination, il y a des tas de façons d’avoir tout de même une sexualité).

 

Avant, je trouvais bon de faire des tests systématiquement au début d’une relation avec la personne concernée.

Finalement, avec du recul, je trouve plus juste de faire ce test pour moi en fin de relation.

D’abord parce que je le fais pour moi justement.

Et en même temps, parce que la prochaine personne qui rentrera en intimité avec moi est uniquement concernée par ce qu’il y a entre lui/elle et moi.

 

Je réalise maintenant que s’il y a une intention partagée de se protéger mutuellement, il serait plus logique de convenir ensemble (que dans le cas où la relation devrait prendre fin), des tests seraient faits ensuite.

Soit séparément et pouvoir tenir informé mon partenaire.

Soit même ensemble, dans l’idée d’assumer pleinement tout ce qui a eu lieu au cours de la relation.

 

Avoir dès le départ d’une relation pour intention de faire au mieux, si elle avait à s’arrêter, est une façon pour moi de lui poser une base saine.

C’est reconnaître l’autre et sa valeur indépendamment de moi-même.

Et, c’est à la fois un engagement auprès de lui et ensemble.

 

 

 

C’est la même logique que celle d’un « contrat » de mariage.

Paradoxalement, en même temps que les futurs mariés s’engagent pour la vie, ils préparent le comment de leur séparation.

Et ça a profondément du sens.